Ana Mendieta

BLACK VENUS, SANDWOMAN
Ana Mendieta retourne pour la première fois à Cuba en 1980 et est la première artiste exilée à avoir l'autorisation de créer des œuvres d'art sur l'île. L'année suivante, dans les Escaleras de Jaruco, site historique et parc national dans la région de La Havane, elle réalise la série des Esculturas Rupestres. Mendieta sculpte sur les parois d'une grotte des œuvres qu'elle nommera plus tard d'après des divinités féminines taïnos (Mère, Lune, Lumière du jour ou Première femme). Pour ce peuple des Caraïbes qui habitait Cuba jusqu'au 16e siècle, la grotte est le lieu sacré qui voit naître la vie. En gravant dans ces roches chargées d'histoire, elle tente un mouvement de retour à la terre d'origine.
Avec La Venus Negra, elle évoque en quelques traits la légende cubaine d'une femme noire qui, face aux colons espagnols du 19e siècle, refuse toute assimilation et réussit à conserver sa liberté. Mendieta reprend cette figure symbolique de la résistance de l'ile à deux reprises.
L'installation Sandwoman fait écho aux silhouettes de sable, réalisées à Miami et Cuba, dont elle capture l'effacement en photographie ou sur film.